Depuis le 30 juin dernier, le bureau de la Ceni, dirigé par Corneille Nangaa est hors mandat.
Les 13 membres du bureau doivent être renouvelés. Six sont issus de la majorité parlementaire, quatre de l’opposition et trois de la société civile et c’est au sein de cette dernière « catégorie » qu’est désigné le patron de la Ceni. Seul souci, les candidats de la société civile ont systématiquement été « récupérés » par le pouvoir, transformant ainsi l’institution en une chapelle répondant aux injonctions de la Kabilie tout en se discréditant.
Le président Corneille Nangaa était ainsi un candidat présenté par les prostestants.
Au nom de l’alternance au sein de la société civile, le scénario voulait que ce soit les catholiques qui, cette fois, puissent avoir la préséance sur le nom du candidat pour la présidence du Bureau de la Ceni. Mais selon divers témoignages, si les catholiques présenteront bien leur candidat, les protestants, très en colère à l’égard de l’image qu’a véhiculé leur « candidat » Corneille Nangaa, souhaitent aussi présenter le leur.
Côté catholique, Isidore Ndaywel, véritable vitrine du Comité Laïc de coordination (CLC) serait le candidat pour la présidence de la Commission. L’homme a démontré qu’il pouvait faire front face au pouvoir mais sa personnalité risque de poser un vrai souci aux kabilistes largement majoritaires dans les deux assemblées parlementaires chargées d’élire le bureau de la Ceni.
Côté protestant, c’est le nom du pasteur (Bishop) Abraham Ndjamba Djamba qui est mis en avant pour succéder à Nangaa avec la ferme intention de redorer l’image de marque de l’Eglise du Christ au Congo (ECC). Un candidat qui, lui aussi , a « fait ses preuves » lors des scrutins du 30 décembre 2018 à la tête de la Synergie des missions d’observation citoyenne des élections (Symocel). Le pasteur, à la tête d’une véritable armée d’observateurs dispatchés dans les centres électoraux, s’était montré très critiques à l’égard du comportement de la Ceni et ne s’est pas privé de contesté ouvertement les résultats proclamés par celles-ci. A ce jour, petit rappel, aucun P-V n’a été publié par la dite Commission électorale nationale indépendante de Nangaa.
Deux candidats qui ne devraient pas vraiment séduire la famille du président honoraire. Du coup, le FCC, via son coordonnateur Néhémie Mwilanya, soutiendrait un candidat issu des rangs musulmans en la personne de l’imam Idriss Katende.
Il est évident qu’avec la majorité qu’ils se sont octroyés au Parlement les membres du FCC feront la pluie te le beau temps et pourront désigner le candidat qu’ils veulent.
Pas de quoi rendre sa crédibilité à une institution qui sera toujours chargée d’organiser les prochaines élections.
La Libre Afrique