RDC : La milice NDC Rénovée se dit prête à désarmer mais s’interroge encore sur le sort des combattants FDLR (Interview)
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Le groupe armé Nduma defense of Congo Rénové (NDC-R) se dit disponible à dialoguer avec le pouvoir pour « quitter la brousse et rendre les armes », en vue de répondre à l’appel du Chef de l’État Félix Tshisekedi pour la pacification de l’Est du Congo. Mais les miliciens dirigés par Guidon Shimiray qui est sous le coup d’un mandat d’arrêt national, voudraient avant tout savoir le sort qui est réservé aux combattants hutu Rwandais des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR) qui les avaient « poussés à prendre les armes ».
NDC-R est l’un de 132 groupes armés identifiés dans l’Est du Congo par le Baromètre sécuritaire du Kivu, un projet conjoint du Groupe d’études sur le Congo (GEC) et Human rights watch (HRW). Entretien avec Désiré Ngabo Kisuba, porte-parole du NDC-R, milice active dans quatre provinces, notamment le Nord-Kivu (Walikale, Masisi, Rutshuru et Lubero), Sud-Kivu (Kalehe), Maniema (Lubutu) et Tshopo (Bafwasende).
Depuis quelques jours, vous avez annoncé votre disponibilité à dialoguer avec le pouvoir pour une sortie de crise. Pourquoi cette décision ?
Nous voulons quitter la brousse et rendre les armes, parce que nous voulons répondre à l’appel du chef de l’État son excellence Félix Tshisekedi, qui veut voir tout le territoire national en paix et en sécurité. Il n’y a pas bien longtemps, en date du 17 octobre, le Gouverneur du Nord-Kivu Carly Nzanzu Kasivita a annoncé la volonté du gouvernement congolais de vouloir dialoguer avec tous les groupes armés nationaux, et nous, on se dit que c’est pour nous alors une opportunité d’aller présenter les différents problèmes de la population auprès de l’État congolais.
Vous êtes donc prêts à déposer les armes ?
Le mouvement NDR-R est prêt à quitter la brousse et rendre les armes à tout moment. Même à cette heure, on est prêt à quitter la brousse. Le grand préalable pour nous est de savoir le sort des FDLR et autres étrangers qui exterminent nos paisibles citoyens, le reste on est patriote, on le réglera en famille.
La traque des FDLR est l’une des causes de votre lutte ?
Justement. Nous avons pris les armes, parce que nous étions dans l’obligation de les prendre. Nous avions pris les armes, parce qu’il y a des étrangers armés qui nous tuaient, qui violaient nos mamans, qui pillaient nos ressources naturelles au vu et au su du gouvernement congolais et de la communauté internationale.
D’après vous, quelle doit être la solution à ce problème des combattants FDLR ?
C’est depuis 1994 que le gouvernement congolais, zaïrois à l’époque, avait ouvert la frontière à des milliers des réfugiés Rwandais. Nous les avons accueillis à bras ouverts, nous leur avons donné à manger et à boire, en revanche, ils nous ont payé en monnaie de singe. Je me permets de dire aujourd’hui que les FDLR sont des gens sans conscience, sans âme. Car la manière dont ils ont traité les gens qui les ont accueillis, ils ont violé et tué sans pitié. Pour nous, la solution, c’est de leur faire retourner au Rwanda de gré ou de force. Il n’y a pas d’autres solutions que de les traquer, et les renvoyer dans leur pays.
L’intention de NDC-R de dialoguer arrive alors que son leader Guidon Shimiray est sous le coup d’un mandat d’arrêt national. D’aucuns pensent que votre actuelle démarche est une fuite en avant. Que répondez-vous ?
Le mandat d’arrêt national, lancé contre notre chef, le Général Guidon Shimiray Mwisha que la population appelle aujourd’hui Moïse est un non-événement. Tout ce que nous savons dans ce dossier, est que le phénomène FDLR et alliés était devenu un grand business dans le Grand Kivu. Beaucoup de gens se tapaient des milliards d’argent derrière l’utilisation des FDLR. Alors quand ils ont trouvé quelqu’un, à la tête d’un grand mouvement comme les NDC- Rénové qui voulaient mettre fin à ce phénomène dans le grand Kivu, ils ont jugé utile de le sanctionner pour qu’ils ne puissent pas continuer avec les opérations contre les FDLR. Mais si vous vous rendez sur terrain, allez dans le Lubero, allez dans le Rutshuru, dans le Masisi, dans le Walikale, vous allez contacter que toutes les accusations sont fausses. Dans le Rutshuru, dans le Masisi, dans le Lubero, dans le Walikale, il n’y a aucune femme violée par les NDC-R. Nous n’utilisons pas des enfants soldats. Nous-mêmes sommes partenaires de la section Child protection de la Monusco, nous sommes partenaires de Geneva call, nous sommes partenaires du CICR. La section protection de l’enfant passe dans nos différents camps pour vérifier s’il y a des enfants, et n’a jamais trouvé un enfant dans le rang de NDC-R. Guidon Shimiray n’a pas peur de ce mandat d’autant plus qu’il sait qu’on l’a faussement accusé.
Vous parlez des gens qui ont fait des FDLR un business, qui sont-ils?
Vous êtes journaliste, je pense que si vous vous mettez à les dénicher, vous ne ferez même pas 48h sans les voir agiter. Vous les verrez toujours agiter quand on parle des FDLR. Vous les verrez toujours faire des faux rapports dans le but inavoué de ternir l’image des résistants Congolais comme nous au Profit de l’ennemi.
Le mandat d’arrêt, n’est-il pas la conséquence d’un conflit d’intérêt entre Guidon et certains officiers de l’armée congolaise avec lesquels vous collaborer parfois dans la traque contre les FDLR?
Guidon n’a aucun conflit d’intérêt avec les officiers des FARDC, nous nous regrettons seulement le fait qu’ils se sont fié aux faux rapports des ennemis de notre paix, mais nous espérons aussi qu’ils auront le courage d’annuler ce mandat quand ils sauront qu’ils avaient été induits en erreur. Si pas eux, un jour la justice le fera.
Vous êtes d’une de dizaines des groupes armés actifs au Kivu, une région en proie à l’insécurité depuis des décennies. Ne voyez-vous pas que les milices sont des facteurs de malheur que de bonheur ?
Je ne peux pas me permettre de dire que les milices sont facteurs du bonheur. Nous nous ne sommes pas une milice, nous sommes un mouvement politico-militaire bien organisé, bien structuré. Nous nous avons un objectif, contrairement aux milices.
Quelle doit être la solution efficace pour pacifier totalement l’est du Congo ?
La solution de l’Est de la RDC viendra de nous Congolais. Nous devons nous mettre autour d’une table et faire un dialogue inclusif et franc pour qu’ensemble, nous puissions régler les différents problèmes qui nous guettent et trouver solution au problème des étrangers armés qui sont sur le sol congolais.
Propos recueillis par Claude Sengenya
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Source Actualite cd