Une grande croisade sera lancée contre la corruption, l’impunité et l’impuissance de la justice dès le 1er octobre • Topcongo fm
Le Comité Laïc de coordination (CLC) a prévu de lancer, à partir du 1er octobre, une grande croisade nationale contre la corruption, l’impunité et l’impuissance de la justice et des forces de l’ordre. C’est ce qu’ont fait savoir, ce jeudi 19 septembre, Jonas Tshiombela, Franklin Mbokolo, Gertrude Ekombe, Julien Lukengu ainsi que les professeurs Isidore Ndaywel et Justin Okana.
Pour les laïcs catholiques, cette démarche vise à répondre à « l’absence des signaux prometteurs » de la part de l’État.
C’est aussi l’occasion, pour le CLC, de réitérer son appel à la démission de tous les juges de la Cour constitutionnelle, « afin de permettre à cette haute institution de de vire sa renaissance avec une nouvelle équipe des juges compétents, dignes et intègres ».
L’oeil du cyclone ?
Invitant « tous les hommes de foi et de bonne volonté à participer activement aux actions » qu’il organisera dans le cadre de cette croisade, le CLC « exige la suspension, à titre conservatoire, de toutes les personnes impliquées dans le détournement de 15 millions de dollars américains afin de permettre à la justice de faire son travail sans entraves ».
Dans son communiqué intitulé « Ensemble, disons NON à l’impunité et l’impuissance de la justice!« , le CLC note, malgré l’appel lancé par le Procureur général de la République invitant les uns et les autres à la retenue, que ces « 15 millions USD viennent d’être subtilisés du trésor public pour une destination inconnue, suivis des péripéties des menaces, de trafic d’influence et d’étouffement du dossier, comme si rien n’avait changé ».
Les Laïcs rappellent que « hier encore, c’était le scandale massif de la corruption massive des députés provinciaux lors de l’élection des sénateurs, le report exigé par le chef de l’État et le rapport du Parquet général de la République, n’ayant pas connu de suite conséquente ».
À peine cette page tournée, poursuit le CLC, « avait surgi le scandale des invalidations revalidations des députés devant la plus haute juridiction du pays, la Cour constitutionnelle s’étant empêtrée dans la corruption et le debis de justice minant ainsi les fondements même de l’État de droit ».
Pour le CLC, « la réalité a démontré que l’annonce des enquêtes dites indépendantes, prolongées de manière expresse dans la durée, constituent bien souvent de simples stratégies subtiles d’enterrements des dossiers les plus explosifs ».
Les Laïcs en veulent pour preuve le fait que « bien de dénonciations d’injustice, de violence criminelle, de malversation financière ou d’expropriation immobilière sont demeurées impunies jusqu’à ce jour ».
C’est non sans raisons, notent-t-ils, que les Évêques avaient déclaré que « notre appareil judiciaire est perçu comme une officine de combines, un espace de règlements de comptes et de cautionnement des injustices ».
Face à tous ces faits, « qui sont têtus et ne rassurent guère« , le CLC dit « attendre des garanties fermes du gouvernement et des institutions politiques, pour arrêter définitivement la banalisation de la corruption et pour que, plus que jamais, aucune autorité de ce pays, quel que soit son rang, ne puisse toucher impunément à la caisse de l’État et s’accaparer vers biens publics ».
Alain Tshibanda