RDC : Mgr Fulgence Muteba dénonce l’exploitation illégale du bois de la forêt de Miondo dans le Haut-Katanga
L’évêque du Diocèse de Kilwa-Kasenga, Monseigneur Fulgence Muteba dénonce l’exploitation illégale des bois rouges de la forêt de Miondo dans le Haut Katanga. Il l’a fait savoir dans un communiqué publié le 27 août 2019 à Kasenga. Ce prélat catholique parle avec amertume du désastre écologique, de pillage à ciel ouvert au mépris du code forestier.
« Alors que le monde entier s’offusque des ravages du feu en Amazonie, près de nous un désastre écologique est en cours au cœur de la forêt de Miondo dans la province du Haut-Katanga. Après son interruption, qui n’aurait duré qu’une année et quelques mois, d’intenses activités anarchiques s’observent autour du Pterocarpus schysothix, appelé “mukulu”, en territoire de Kasenga et Pweto. Les exploitants de cette précieuse ressource naturelle, derrière lesquels se cachent des sujets chinois et des proches du pouvoir, sont de retour sur terrain depuis quelques semaines », alerte Monseigneur Fulgence Muteba.
Par ailleurs, l’évêque du diocèse de Kilwa-Kasenga dénonce l’inertie des autorités de la province du Haut-Katanga et la complicité du Ministère de l’Environnement.
« Ce spectacle déplorable s’observe de Malambwe, sur la route Kasenga, jusqu’au-delà de Dikulushi en milieu Zela, en passant par Sapwe et Boa. A la hauteur de Kabyasha, la partie orientale du Parc de Kundelungu, une aire pourtant protégée, voit partir jour et nuit le fleuron de la flore impitoyablement décimé il y a quelque temps, emporté sur de gros camions chinois, tel un butin de guerre. Tout se passe comme dans une jungle sans maître, avec la bénédiction d’une autorisation du Ministère de tutelle à Kinshasa », indique le communiqué.
La biodiversité et les communautés locales en danger
Les communautés locales ont tenté de convaincre les autorités sur les dangers qu’encourt ce déboisement anarchique des forêts sans succès.
« Pour accéder à la forêt, certains exploitants se plaisent de corrompre des chefs coutumiers ou contournent carrément leurs autorités », s’indigne Monseigneur Fulgence Muteba.
« Tout ce trafic ne prend nullement en compte la dégradation de la biodiversité dont on observe déjà des signes avant-coureurs. Points n’est besoin d’être un scientifique chevronné pour faire le constat du changement climatique en cours et que la forêt de Miondo peut tout au moins adoucir », ajoute-t-il.
La forêt de Miondo est semi-caducifoliée très caractéristique tant par l’allure des arbres que par leur répartition en classes d’âges peu nombreux. On y rencontre quelques types de bois, notamment Baphia, Pterocarpus, Combretum.
VM Goffman