vendredi, novembre 22, 2024
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Jean-Pierre Lacroix : « Nous n’entendons pas du tout préconiser une diminution précipitée de la présence de la MONUSCO en RDC »





Le secrétaire général adjoint chargé des opérations de maintien de paix de l’ONU, Jean-Pierre Lacroix, encourage un renforcement de la coopération entre la RDC et ses pays voisins afin de garantir le retour de la paix dans l’Est congolais. L’ONU n’est pas favorable à un retrait précipité de la MONUSCO, a affirmé M. Lacroix, souhaitant au préalable que « les conditions soient réunies pour qu’il n’y ait plus besoin de la présence la MONUSCO en RDC ». Jean-Pierre Lacroix a accordé une interview à Radio Okapi lors de son passage à Bukavu (Sud-Kivu), mardi 3 septembre

Radio Okapi : c’est quoi l’essentiel de votre mission au Sud-Kivu ?

Jean-Pierre Lacroix : D’abord, je remercie son Excellence le gouverneur du Sud-Kivu, Monsieur le président de l’assemblée et tous les responsables de cette belle province et aussi son peuple de l’accueil. C’est une visite qui vise à manifester que la MONUSCO reste très engagée pour aider la province du Sud-Kivu et le peuple de cette province à surmonter les défis qui existent, notamment dans le domaine de la sécurité, mais aussi aider la population du Sud-Kivu à saisir les opportunités qui s’offrent aujourd’hui. Car, vous le savez, avec cette transition importante qu’a connue au niveau national la République démocratique du Congo, il y a eu de nouvelles perspectives qui se sont ouvertes. Et c’est la raison pour laquelle le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, était en République démocratique du Congo ces derniers jours ; pour manifester la solidarité des Nations unies avec le peuple congolais et notre détermination à nous engager pour que la République démocratique du Congo – le peuple congolais – puisse faire de ces perspectives une réalité, que le pays trouve le chemin de la paix.

Qu’est-ce que la communauté internationale peut encore faire pour relever la République démocratique du Congo, sur le plan sécuritaire ?

Ici, plus spécifiquement, je suis allé dans la zone de Kalehe, qui connait un certain nombre de problèmes sécuritaires. Nous irons dans d’autres zones du Sud-Kivu pour examiner la situation avec nos collègues de la MONUSCO mais aussi avec la population et ses représentants et pour examiner, de manière très concrète, ce qui peut être fait pour accélérer et aider au retour de l’Etat, à la présence accrue notamment des FARDC ; aider aussi à ce que lorsqu’il y a des groupes armés qui veulent désarmer et se réintégrer, que ça puisse se faire. Et nous faisons de ce point de vue un plaidoyer en faveur du DDR et nous faisons aussi un plaidoyer en faveur des agences et partenaires qui peuvent aider à des programmes de réinsertion.

Enfin avec son Excellence Monsieur le gouverneur, nous avons évoqué les perspectives très importantes que couvre le redémarrage de la coopération régionale.

Vous savez que le président de la République, Excellence Monsieur Tshisekedi, a eu déjà – à plusieurs reprises – des contacts avec les chefs d’État de la région. Il y a eu des réunions au niveau régional. Ça ouvre des perspectives très importantes, parce que cette région de la République démocratique du Congo était affectée par des tensions dans les pays voisins. Il y a des groupes armés qui viennent de pays voisins. Une coopération régionale très renforcée sur le plan sécuritaire – et demain sur le plan du développement – sera un gage très important de succès pour le retour de la paix, ici dans ce pays et plus généralement dans la région.

La question de réduction des effectifs militaires de la MONUSCO est-elle toujours à l’ordre du jour ?

Le dernier message qui a été marqué avec force par le Secrétaire général des Nations unies – et que je voudrais répéter ici – c’est que nous n’entendons pas du tout préconiser une diminution précipitée de la présence de la MONUSCO. A termes évidemment, notre espoir c’est que les conditions soient réunies pour qu’il n’y ait plus besoin de la présence la MONUSCO en RDC.

Mais, celle-ci doit évoluer – aujourd’hui, nous y travaillons – en fonction de nouvelles priorités, en fonction de ce qu’attendent les Congolais et les autorités nationales et provinciales.





Source Radio Okapi

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