Gloria Kimbwala, cette congolaise qui se distingue dans la Silicon Valley ( USA )
Gloria Matondo Kwa Nzambi Kimbwala utilise avec passion la technologie pour autonomiser les gens sur le plan économique et amplifier les voix des personnes marginalisées. Elle crée également des écosystèmes fondés sur l’inclusivité et la diversité.
Gloria Kimbwala a été classée par Fintech Ranking comme l’une des dix meilleures «femmes leaders dans la fintech» et le site hackernoon l’a également classée parmi les 200 femmes noires dans la technologie à suivre sur Twitter en 2021.
Gloria Kimbwala est actuellement ingénieure en Blockchain chez Insight Data, où elle utilise notamment les logiciels de programmation Solidity et Metamask pour créer un contrat intelligent qui signe et vérifie la propriété des certificats. Solidity est un langage de programmation orienté objet, dédié à l’écriture de contrats intelligents. Il est utilisé pour implémenter des contrats intelligents sur diverses blockchains, notamment Ethereum. Pour sa part, MetaMask est un portefeuille logiciel de crypto-monnaie utilisé pour interagir avec la blockchain Ethereum.
Ethereum est un protocole d’échanges décentralisés permettant la création par les utilisateurs de contrats intelligents grâce à un langage Turing-complet. Ces contrats intelligents sont basés sur un protocole informatique permettant de vérifier ou de mettre en application un contrat mutuel.
Entrepreneure et avocate des personnes marginalisées
Née de parents originaires de la République démocratique du Congo, Gloria Kimbwala est la première de sa famille à être née aux USA. Elle a grandi dans le comté d’Orange, en Californie, à moins de 8 km de Disneyland. Elle habite actuellement à Redding, en Californie, et partage actuellement son temps entre Redding, San Francisco et Amsterdam.
Depuis juillet 2020, Gloria Kimbwala a fondé la plateforme « Bisalu », nommée ainsi en hommage à sa grand-mère. « Bisalu », en Kikongo (langue du Congo) qui signifie «les bonnes œuvres qui élèvent l’humanité», explique-t-on, s’est donné pour mission de connecter les marques d’entreprises avec les communautés marginalisées. La plateforme propose notamment des offres d’emploi disponibles chez les plus grandes marques notamment Netflix, Facebook, Google, Zoom, Starbucks, Verizon, EY, Mastercard, Procter and Gamble, Nike, Coca-Cola, Walmart, Bank of America, Apple, Facebook. « Bisalu » propose également du mentorat et des évènements.
Bien plus, Gloria Kimbwala est également la fondatrice et CEO de la startup « Shule », lancée en mars 2019, est basée à San Francisco. La mission de Shule s’aligne sur le quatrième objectif de développement durable (ODD) des Nations Unies, visant l’assurance d’une éducation inclusive et équitable de qualité et la promotion de possibilités d’apprentissage pour tous. Shule veut ainsi utiliser la Blockchain pour un système éducatif décentralisé, au moment où, explique la startup, plus de 320 millions d’enfants voient leur éducation affectée négativement en raison d’enseignants non qualifiés, des conflits ou du manque d’accès à l’éducation.
Tech Evangelist
Avant cela, Gloria Kimbwala a été « Campus Program Specialist » chez Square, une entreprise américaine spécialisée dans le paiement mobile ainsi que le paiement électronique, basée à San Francisco. Square a été fondée, en 2009, par Jack Dorsey, co-fondateur et CEO de Twitter, ainsi que par le milliardaire américain Jim McKelvey. Chez Square, Gloria Kimbwala a connecté les gens aux outils, programmes et systèmes de soutien nécessaires pour entrer dans l’espace de l’industrie technologique. Ainsi, elle a travaillé avec des étudiants à travers les USA pour aider à créer un paysage technologique plus diversifié.
Elle a également organisé le « Code Camp », un bootcamp immersif et innovant d’une semaine pour les femmes talentueuses et les étudiantes qui poursuivent des carrières dans la technologie. Gloria Kimbwala a sélectionné des jeunes femmes inscrites comme étudiantes à temps plein dans une université américaine ou canadienne poursuivant des études en informatique, en génie informatique ou dans un autre domaine technique connexe. Dans le cadre du programme, les campeurs ont eu l’occasion de travailler avec les ingénieurs de Square Building Code, de rencontrer des dirigeants de Square comme Jack Dorsey et l’ancienne CFO de Square, Sarah Friar, et de participer à un hackathon.
Syndrome de l’imposteur
Dans le cadre du « Code Camp », Gloria Kimbwala a organisé un atelier d’une heure sur le syndrome de l’imposteur, un concept développé pour la première fois par le Dr Pauline Clance dans les années 1980, et qui est le sentiment que vous n’êtes pas aussi qualifié pour le travail que les gens le pensent, et que vous serez considéré comme une « fraude ». « J’ai l’impression que beaucoup de gens en font l’expérience mais ne savent pas ce que c’est. Plus vous pouvez exposer les gens à ce que c’est, plus ils peuvent élaborer des stratégies pour le surmonter», avait déclaré Gloria Kimbwala lors d’une interview. Pour lancer l’atelier, cette dernière avait demandé aux Code Campers de regarder l’interview d’Oprah Winfrey avec la COO de Facebook Sheryl Sandberg sur le syndrome de l’imposteur et Gloria Kimbwala a expliqué avoir elle-même vécu cette expérience de syndrome de l’imposteur, lorsqu’elle a été recrutée par Square.
Avant que Gloria Kimbwala ne commence officiellement à diriger Code Camp chez Square, elle a aidé la responsable de la diversité et de l’inclusion chez Square, Vanessa Slavich, qui a lancé Code Camp, à diriger le programme.
Gloria Kimbwala est détentrice d’un Master en informatique, avec une spécialité d’ingénieure logicielle de la National University, en Californie et d’une Licence en études environnementales, obtenue à l’université Ashford, en Arizona, aux USA.
Par ailleurs, elle est conseillère technique au Conseil d’administration de la Society of Women Coders (SOWCoders), une organisation à but non lucratif qui fournit des compétences techniques aux femmes du monde entier.
Elle est également conseillère technique au conseil d’administration du Black Women Blockchain Council, et dirige la rubrique «Ask Gloria» dans Reinvented Magazine, un magazine écrit par les femmes et pour les femmes dans les STEM, et dont l’objectif est de réinventer la perception générale des femmes dans les domaines des STEM, tout en suscitant un intérêt pour les STEM chez les jeunes femmes du monde entier.
Diversité et justice sociale
Engagée également dans la lutte contre le racisme, la promotion de la diversité et de l’inclusion sociale, en juin 2020, elle a lancé la collecte de fonds « Read Against Racism » pour la Shasta Library Foundation à Redding, ville où elle habite.
Gloria Kimbwala parle 5 langues: l’anglais, l’espagnol, le français, le néerlandais et l’allemand. Elle est speaker lors de différents évènements internationaux, fait du mentorat lors de hackathons et mène des causes de justice sociale. Comme hobbies, elle aime notamment jouer de la batterie et écouter de la musique.
PATRICK NDUNGIDI – africanshapers.com