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Aujourd’hui, on vous propose cette chronique du professeur Adolphe Voto.
Félix Tshisekedi a lancé le maitre mot: » Déboulonnage’’. Mais c’est Godé Mpoyi qui s’en est approprié jusque-là. Tshisekedi semble oublier qu’il a promis aux américains et aux congolais qu’il allait déboulonner le système Kabila. Depuis, plus rien.
A l’Assemblée provinciale, Godé Mpoyi qui a lancé sa version provinciale du déboulonnage qu’il appelle : ‘’Kanga vagabon’’ semble déterminé à démanteler le système Kimbuta qui a ruiné l’hôtel de ville de Kinshasa. Depuis son avènement à la présidence de l’Assemblée provinciale, plusieurs gestionnaires ont déjà fait objet de poursuite. Certains sont écroués à la prison de Makala, d’autres ont été contraints à la démission, d’autres encore ont leurs dossiers en cours d’instruction.
1. ROGER NSINGI
Le premier à avoir fait les frais du déboulonnage, version Godé Mpoyi, a été l’ancien Président de l’Assemblée provinciale de Kinshasa, le député Roger Nsingi qui a préféré emporter avec lui quelques véhicules de l’Assemblée à la fin de son mandat. Le Président Mpoyi n’a pas hésité à saisir l’Inspecteur Général de la police pour réclamer ces véhicules, patrimoines de l’Etat. L’ancien Président a été gardé au cachot de la police pendant quarante-huit heures et comme les véhicules n’ont pas été restitués, il a été transféré à la prison de Makala.
2. RAOUL ELENGE
La deuxième victime du déboulonnage du Président de l’Assemblée provinciale fut le DG de la DGRK, Raoul ELENGE. Il lui a été reproché d’avoir signé des protocoles d’accords qui ont anéanti les recettes de la ville et d’avoir procédé à des mises en place en violation des textes. Evitant d’être humilié comme Roger Nsingi, Raul ELENGE a préféré démissionner.
3. GUY MATONDO
Une autre victime du rouleau compresseur Gode MPOY est le Ministre provincial des finances, Guy Matondo. Il lui a été reproché d’avoir contracté avec une banque de la place au moins 18 millions de dollars pour la période allant d’Octobre 2018 jusqu’à la date de son limogeage, alors qu’il tentait de les justifier par des dépenses effectuées en 2008.
Après une interpellation à l’Assemblée provinciale, le Ministre a été démis de ses fonctions après avoir passé des mauvais quarts d’heures à la sortie d’une séance plénière. Il a failli être molesté par les agents de l’hôtel de ville de Kinshasa qui l’attendaient à la sortie. Il sera embarqué dans la jeep de la police pour assurer sa protection. D’aucuns pensaient que le dossier était clos, mais les kinois ont été surpris d’apprendre cette semaine que Guy Matondo a été transféré à la prison de Makala.
4. MIKE MUKEBAYI
Après les collaborateurs de l’ancien gouverneur Kimbuta, c’est le député élu de Lingwala qui était dans le viseur du Président de l’Assemblée provinciale de Kinshasa. Le Bureau de l’Assemblée provinciale reproche à Mike Mukebay son indiscrétion, son zèle et son esprit d’indépendance qui le pousse à fouiner dans des dossiers qui ne le concernent nullement. Si Mukebay n’était pas un élu, il aurait connu le même sort que les autres. Mais comme le bureau ne peut l’invalider, il a été suspendu de l’Assemblée provinciale pour douze mois avec privation d’émoluments et interdiction de mettre pied dans l’enceinte de l’Assemblée provinciale. L’avocat de Mike Mukebay qui dénonce le vice de procédure et le manque de respect des textes a saisi les cours et tribunaux. L’affaire est toujours en cours. Le député Mike Mukebay aurait recouvré le droit de percevoir ses émoluments mais ne participe toujours pas aux plénières.
LE PIEGE
Le Président de l’Assemblée provinciale de Kinshasa attend aller en guerre contre la corruption qui a caractérisé le cabinet de Kimbuta. Arrivera-t-il à bout, dans la mesure où avec Gentini Ngobila à la tête de la province, c’est le système Kimbuta qui attend se perpétuer. Kimbuta a été la première personne que Gentini Ngobila est allé remercier après son élection comme gouverneur. Pour le premier acte, il désigne l’une de ses collaboratrices dont les comptences ne sont pas prouvées comme DG de la DGRK.
Godé Mpoyi est peut être de bonne foi. C’est un ancien du ministère des finances et qui connaît plusieurs dossiers. Mais jusqu’où sa plateforme, le FCC qui fonctionne avec un système de gestion opaque le laissera-t-il aller ? S’il veut aller loin dans la logique du déboulonnage, il doit lui-même être au-dessus de tout soupçon, parce que ses adversaires dont le rang s’élargit à chaque déboulonnage ne le rateraient pas.
La présence de plus en plus remarquée à ses côtés des opérateurs économiques comme le jeune Obed Ashour, le fils de Ashour Sattar très ami à son jeune rapporteur Nemba Nemba Junior, n’augure pas de bonnes nouvelles d’autant plus que la famille Ashour traine des casseroles qui sentent des millions de dollars qu’elle doit à l’hôtel de ville de Kinshasa.
Quand à Felix Tshisekedi, l’initiateur du deboulonnage, la formation du nouveau gouvernement serait une belle occasion pour entamer ce processus en mettant de côté tous les mauvais gestionnaires. Luzolo Bambi avait déclaré après enquête qu’il y a quinze milliards de dollars qui échappent au trésor public pendant que le budget de l’Etat n’est que de six milliards. Il est donc temps de déboulonner.
Source Actualte.cd