Tribune : La gratuité de l’enseignement de base et la grandeur de Fatshi (Par Symphorien Kankonde)
Il est un fait positif qu’il existe aujourd’hui la gratuité de l’enseignement de base en République démocratique du Congo, événement légendaire qui, à lui seul, constituerait la grandeur du régime gouvernemental de Felix Tshisekedi et de l’homme lui-même.
Mais mon propos ne rentre pas dans la simplicité de la réalité, il exprime l’étonnement d’un citoyen au regard du comportement de ceux qui sont censés être les bénéficiaires de cette mesure, on ne saurait combien salvateur pour les congolais.
1) Témoignage : alors qu’il était présent à la rentrée scolaire d’une école de Limete (Kinshasa), un ami se dit scandalisé. Le directeur de l’école fait son discours sur l’effectivité de la gratuité de l’enseignement de base et rentre sur la réalité de récupération des frais. Pendant que bon nombre de parents est en fête pour cette inauguration, mon ami entend un monsieur parler ainsi en lingala : « Kabila a eu tout le temps, 18 ans de pouvoir, et il n’a pas pu appliquer cette mesure constitutionnelle ; voilà qu’il donne la chance à ce muluba qui gagne le terrain. Maintenant, tout le monde ne parle qu’en bien de lui, on ne le critique plus pour les embouteillages qu’il a créés, on le glorifie pour la gratuité. Kabila nous a rendu un mauvais service ».
Quand j’ai entendu ce témoignage je me suis exclamé : voilà ce qu’on appelle haine.
En fait, la haine abrutit l’homme jusqu’à blesser en face celui qui court à son secours. En ces propos, on note l’esprit d’un homme qui ne regarde pas le bien que produit l’acte, mais le malheur possible de son réalisateur.
En effet, on n’aimerait que l’application de cette mesure n’ait pas eu lieu si cela pouvait dégrader l’efficacité du leader national.
2) Une autre minorité est de ceux qui pensent que les écoles ne sont pas en bon état, comme si cela gênait la gratuité de l’enseignement ou comme si cette dernière obscurcissait la construction des écoles. Certains spéculent sur le paiement des enseignants et pensent que la gratuité ne fera pas long feu, comme si avec la prime des parents, les enseignants étaient forcément bien payés et partout, comme si tous les fonctionnaires de l’Etat se faisaient payer de la même manière que les enseignants.
3) La vérité est ailleurs. Comme on l’a vu au premier point, pour une certaine catégorie (politique) des congolais, c’est le nom de Fatshi qui pose problème, et donc, tout ce qu’il fera ne manquera pas de critique ; même s’il donnait à manger aux enfants, on lui notera qu’il n’a pas offert des fourchettes.
Le mot qui convient pour caractériser cette haine est celui qui est sur la bouche des kinois : « sorcellerie ».
Pour une autre catégorie, celle qui avait déjà fait de l’école un business, et faisait payer jusqu’à 700 dollars américains à l’école primaire, Fatshi est un ennemi à abattre. Toujours dans le concept de sorcellerie, ces gens ainsi que leurs familles sont malheureux de la joie de bon nombre des parents qui peuvent maintenant avoir les raisons d’espérer pour leurs enfants. Juste une raison pour espérer que demain et après-demain « ça ira mieux ».
Enfin, que veut le congolais ? Habitués à la médiocrité, certains congolais, même s’ils ne sont pas nombreux, seraient enclins à la haine et au choix de la vie de la débrouillardise comme on le dit, plutôt qu’à l’amélioration de la vie sociale des citoyens.
Ainsi, ils sont mal aisés de perdre dans l’informel pour que beaucoup de congolais gagnent dans le formel ; ils organisent les campagnes de rabaissement du pouvoir organisateur et ce, en marge de toute rationalité et de tout bon sens. Il faut naturellement ajouter les aigris de la politique qui croient que faire de l’opposition c’est nécessairement et toujours voir rouge là où la réalité des faits affiche blanc.
Ne convient-il pas de lancer sans relâche un cri qui rappelle les congolais à l’intelligence, particulièrement les jeunes, parce qu’ils sont les premiers à avoir beaucoup perdu dans ces 18 ans de l’Afdl. L’échec de Tshisekedi Felix-Antoine ne fera du bien à personne parce qu’il est l’unique, dans la configuration actuelle de la scène politique, qui a le calibre de fédération du peuple congolais pour l’aider à repartir sur de nouvelles bases.
Pour cela, il faut un engagement de chacun et de tous pour la consolidation de son pouvoir et son leadership. Il serait un signe de contradiction grave pour les jeunes congolais qui se sont battus bec et ongles pour l’alternance, de dénigrer sans raison le « fils de l‘homme », ce serait semblable à bien préparer sa soupe et cracher dedans.
Un ami italien et grand observateur de la vie politique au Congo m’a dit avec insistance, il y a quelques jours : « maintenant au moins, vous pouvez espérer que quelque chose changera. Donnez la chance à votre président ».
Attention donc aux fauteurs en eau trouble, ces manipulateurs de la jeunesse qui gagnent ce que le bas peuple ignore. Nous ne sommes pas nombreux à connaître leurs intentions maléfiques.
Kankonde Mamba S., Ph.D.
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Source VOICEOFCONGO.NET