La jeune fille qui habite à Goma s’apprête à lancer une application dont l’objectif principal est de réduire le taux de mortalité maternelle via un bracelet intelligent qui vérifie les signes vitaux chez la femme enceinte. Rencontre avec la gagnante 2019 de Miss Geek Africa à peine âgée de 21 ans.
Bonjour Mademoiselle Ndeze et merci de répondre à nos questions. Vous portez un projet noble visant à suivre de près une femme enceinte à travers une plateforme mobile connectée à un bracelet intelligent. Pouvez-vous nous dire où en êtes-vous avec le projet ?
Joséphine Ndeze : le projet évolue bien. Actuellement, nous en sommes au stade de développement. C’est-à-dire que l’application est encore entrain d’être codée. Nous préparons également le lancement officiel de l’application.
Vous êtes jeune, vous n’avez pas encore eu d’enfants et vous pilotez un projet pour les femmes enceintes. D’où vous est venue cette idée ?
Joséphine Ndeze : je pense que le fait de vouloir trouver des solutions à un problème n’est en rien lié à l’âge. Je me suis focalisée sur les Objectifs de Développement Durable de l’ONU, j’ai cherché une solution en lien avec la santé maternelle. Cela m’a été un peu plus facile à aborder parce que j’ai fait la section biologie-chimie aux humanités.
Quels sont vos objectifs ?
Joséphine Ndeze : mon objectif principal est de parvenir à mettre en place une solution, l’implanter dans tout le pays et pouvoir contribuer à baisser le taux de mortalité maternelle. Mais au-delà de ceci, je voudrais voir des filles congolaises impliquées dans le numérique. Personnellement, à chaque fois que je peux, j’en encadre certaines.
Avez-vous une équipe de travail? De combien de personnes est-elle constituée ? Comment fonctionne-t-elle ?
Joséphine Ndeze : oui, j’ai une équipe de travail qui existait avant le début de cette aventure. C’est une équipe de 3 personnes. Nous sommes tous des développeurs, deux autres développeurs se sont joint à nous, ils permettent à notre équipe de gagner en rapidité.
En mai, vous avez été nommée MissGeekAfrica 2019 au sommet Transform Africa de Kigali, grâce à cette innovation technologique. Racontez-nous comment vous y êtes parvenu ?
Joséphine Ndeze : j’ai conçu ce projet en novembre 2018. En janvier 2019, je l’ai bien structuré et j’ai postulé pour le concours MissGeekAfrica. Il est vrai que ça n’a pas été facile. Pendant la période du bootcamp(période de formation), je me levai tous les jours à 2h pour renforcer mon pitch ( présentation du projet) et l’améliorer. Mon équipe et moi, avons travaillé sur toutes les questions et la soutenance.
A présent, parlez-nous de l’application “Surveillance plus plus” comment fonctionne-t-elle ?
Joséphine Ndeze : tout d’abord, je signale que pour des raisons de signification claire, l’application a déjà pris un nouveau nom ; ’’SOS-MAMAS”. Pour ce qui est de l’application, elle fonctionne grâce à une connexion établie entre le téléphone et le bracelet. Chaque femme enceinte sera initiée à son usage. De plus amples de détails seront fournis lors de la conférence de lancement.
Comment comptez-vous faire connaître ce produit aux femmes de Goma en particulier et en général, celles de la RDC ?
Joséphine Ndeze : pour cette question, je vous réserve toutes les réponses lors de la conférence de lancement qui est prévue dans les prochains jours.
Le taux de pénétration d’internet n’est pas très important en RDC, il est minime… rares sont les personnes dans les zones rurales qui ont accès à Internet. Comment comptez-vous faire pour pallier ce manque ?
Joséphine Ndeze : l’internet n’est pas inhérent au fonctionnement de SOS-MAMAS. Même avec bluetooth entre un téléphone et le bracelet, l’application peut très bien fonctionner.
Travaillez-vous en partenariat avec les maternités de Goma ? Si oui, lesquelles et quel est leur apport dans ce projet ? Si non, pourquoi ?
Joséphine Ndeze : pour l’instant, nous restons focalisé sur la finition du projet. Cependant, nous visons également de travailler avec certaines maternités de Goma et d’autres à travers le pays.
Quelles sont les difficultés auxquelles vous faites face?
Joséphine Ndeze : le manque de soutien était au début un grand problème, mais ça s’améliore petit à petit. Nous connaissons quelques soucis de finances ainsi que du soutien moral.
Joséphine Uwaze Ndeze a fait des études secondaires au lycée Amani de Goma en section Biologie-Chimie. En juillet, elle a obtenu son diplôme de graduat en informatique à l’Institut Supérieur d’Informatique de Gestion (ISIG/Goma).
Propos recueillis par Prisca Lokale