RDC : les administrateurs du FMI formulent neuf conseils au Gouvernement ! – Zoom Eco
[RAPPORT] – Les administrateurs du Fonds monétaire international (FMI) ont approuvé, le 26 août 2019, les grandes lignes du Rapport des consultations au titre de l’article IV récemment effectuée en Rd Congo. D’après les conclusions rendues publiques le 3 septembre, le Conseil d’administration affirme avoir accueilli avec satisfaction la demande des autorités congolaises concernant la mission du Fonds chargée de mener une évaluation de la gouvernance.En effet, les débats autour du Rapport préliminaire des consultations au titre de l’article IV ont fait l’objet d’un résumé des points de vue des directeurs exécutifs. Ce dernier a été fait par le directeur général adjoint, en sa qualité de président du Conseil d’administration. Et Zoom Eco revient, ci-dessous, sur les neuf grandes lignes de ce résumé en voie de transmission aux autorités congolaises.Premièrement. Les administrateurs ont félicité les autorités d’avoir poursuivi des politiques macroéconomiques prudentes qui ont contribué à réduire l’inflation et à stimuler la reprise après la chute des prix à l’exportation en 2016-2017. Cependant, ils sont convaincus la RDC doit faire face à des défis profondément enracinés, notamment une pauvreté généralisée, et les perspectives sont sujettes à des risques, notamment liés à l’épidémie d’Ebola.« Les administrateurs se sont félicités du réengagement des autorités avec le Fonds et ont souligné que la transition politique pacifique offrait l’occasion de mettre en place des réformes transformationnelles destinées à renforcer les finances publiques, à stimuler la croissance du secteur non extractif, à lutter contre la corruption et à lutter contre la corruption, à réduire la pauvreté généralisée », indique le Rapport.Deuxièmement. Les administrateurs ont noté que la RDC aurait besoin de l’appui de la communauté internationale des donateurs et de l’assistance pour renforcer ses capacités. Certains d’entre eux ont encouragé les autorités congolaises à continuer de constituer un bilan adéquat de la mise en œuvre de la politique.Troisièmement. Les administrateurs ont souligné l’impératif pour le Gouvernement congolais d’accroître la mobilisation des recettes nationales pour financer les besoins de développement et les besoins sociaux aigus.« Ils ont recommandé de réduire les exemptions, d’élargir l’assiette fiscale, de simplifier le système fiscal et d’améliorer l’administration fiscale et le contrôle des frontières. Ils ont également encouragé une intégration plus poussée des revenus miniers dans la trésorerie », précise le résumé.Quatrièmement. Les administrateurs ont également souligné la nécessité d’améliorer la gestion des finances publiques et l’efficacité des dépenses publiques. Ils ont estimé qu’il était essentiel : (1) d’obtenir des prévisions réalistes des recettes et des dépenses pour améliorer la crédibilité du processus budgétaire. (2) d’envisager le rétablissement de la chaîne de dépenses et la limitation du recours aux procédures de dépenses d’urgence favoriseraient la transparence et la responsabilisation. (3) de favoriser la rationalisation de la fonction publique et l’amélioration de la rémunération pour augmenter son efficacité.Cinquièmement. Pour préserver la viabilité de la dette, les administrateurs ont souligné la nécessité de contrôler soigneusement les projets d’investissement public, d’éviter les emprunts coûteux et les prêts garantis, et d’élaborer une stratégie pour éponger les arriérés intérieurs.Sixièmement. Les administrateurs ont encouragé les autorités congolaises à affiner le cadre de politique monétaire, ce qui renforcerait son efficacité. A ce sujet, « ils ont exhorté la banque centrale à augmenter ses réserves de change pour pouvoir intervenir afin de stabiliser le marché, comme il se doit. Ils ont noté qu’une recapitalisation de la banque centrale contribuerait à renforcer son indépendance et à renforcer sa capacité à mener une politique monétaire et à promouvoir la stabilité financière. »Septièmement. Les administrateurs ont souligné qu’une amélioration de la réglementation est importante pour aider à préserver et à développer le système financier. Dans ce contexte, ils ont suggéré d’aligner le projet de loi bancaire sur les normes internationales.Pour améliorer le cadre de LBC / FT, les administrateurs ont encouragé les autorités à mettre en œuvre les actions prioritaires qui seraient identifiées dans le rapport d’évaluation du Groupe d’action pour la lutte contre le blanchiment de capitaux en Afrique centrale. Les administrateurs ont noté que la promotion de la microfinance favoriserait la croissance inclusive et l’inclusion financière.Huitièmement. Les administrateurs ont convenu que la lutte contre la corruption et l’amélioration de la gouvernance étaient essentiels pour renforcer l’efficacité des dépenses publiques et les perspectives de croissance.Pour renforcer la transparence et la responsabilisation dans la gestion des ressources naturelles, ils ont appelé à la mise en adjudication publique des actifs miniers, à la publication de tous les contrats miniers, à la divulgation de la propriété réelle des contractants et à la publication des états financiers vérifiés des entreprises d’État. Les administrateurs ont également exhorté les autorités à accélérer l’adoption de la loi anti-corruption et de la loi portant création d’une commission anti-corruption indépendante.Neuvièmement. Les administrateurs ont souligné le besoin urgent d’améliorer le climat des affaires pour attirer les investissements privés et promouvoir une croissance inclusive. Les priorités comprennent la réduction des formalités administratives, la simplification du système fiscal et la réforme du système judiciaire.A RE(LIRE) : le FMI statuera sur le rapport des consultations au titre de l’article IV le 26 août 2019En rappel, le Rapport préliminaire de la mission conduite par Mauricio Villafuerte, les recommandations formulées à la RDC ont porté sur les politiques qui devront permettre, à terme, de diversifier l’économie et de s’attaquer aux niveaux élevés de pauvreté et de chômage dans une population qui continue de croître à une vitesse inquiétante.Le dernier Conseil d’administration du FMI qui a statué sur l’évaluation de l’économie de la RDC au titre de l’article IV est intervenu le 9 juin 2014. Le directeur général, en qualité de président du Conseil d’administration avait résumé les opinions des administrateurs au terme des délibérations et les communiquées aux autorités congolaises.Eric TSHIKUMA