Lors de la réunion interinstitutionnelle présidée le 18 mars dernier par le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, il a été pris les décisions de suspendre l’installation des Sénateurs élus, le revoie sine die de l’élection des gouverneurs et le procureur près la Cour de cassation a été instruit de mener des investigations en vue de débusquer tous les sénateurs et députés provinciaux qui se sont trempés dans la corruption pour qu’ils soient sévèrement sanctionnés. Après que la CENI ait dernièrement aménagé le calendrier électoral, repoussant au 10 avril l’élection des gouverneurs et vice-gouverneurs, plus rien ne peut s’opposer à l’installation du Sénat.
L’annonce a été faite à travers un communiqué de la Présidence de la République ce jeudi 28 mars sur la télévision nationale stipulant qu’après concertation avec les procureurs généraux près les Cours d’appels, le Procureur général près la Cour de cassation a remis le Pré-rapport de l’enquête au Chef de l’Etat. Félix Tshisekedi a donc pris acte et autorise désormais l’installation du Sénat.
Cette décision a été prise comme un signe de rupture et d’autonomie de Félix Tshisekedi, principalement envers son prédécesseur qui possède une très large majorité au Sénat.
Pas d’accord, le PPRD et le MLC avaient rejeté cette décision. Le parti propre à Joseph Kabila avait invité les sénateurs élus à rejoindre au plus tôt le siège du Sénat en vue de la validation de leur mandat. Selon eux, la réunion interinstitutionnelle n’est qu’un cadre de concertation et d’échanges sans pouvoir de décision. Mêmement pour le Mouvement de libération du Congo (MLC), de Jean-Pierre Bemba qui, selon lui, la prétendue corruption constatée par le parti au pouvoir lors des sénatoriales est une conséquence logique de la fraude électorale qui a porté l’actuel président, Félix Tshisekedi, à la tête du pays.
Les « corrompus » et « corrupteurs » ont-ils été lavés ?
Ce qui est sûr, c’est la « base » de l’Udps essentiellement qui avait poussé le Président à prendre ces mesures jugées sévères par certains. Juste après les sénatoriales, dans quelques villes du pays, les militants du parti présidentiel avaient manifesté contre leurs propres députés provinciaux qu’ils accusent d’avoir été corrompus pour voter en faveur des candidats sénateurs du Front commun pour le Congo. L’UDPS avait même demandé l’annulation des résultats de ces élections.
C’est à la suite de cela que le chef de l’Etat avait reçu les délégués des militants du CACH/UDPS frustrés par le comportement de leurs députés provinciaux, pour les inviter au calme et les informer de la tenue lundi 18 mars d’une importante réunion institutionnelle, à l’issue de laquelle d’importantes mesures seront annoncées, dans le strict respect de la Constitution et de la loi électorale, pour préserver la crédibilité du processus électoral et la paix sur l’ensemble du territoire national.
Boris Luviya