7Sur7.cd : «RDC : Oly Ilunga auditionné par la Police sur la gestion de fonds alloués pour la lutte contre Ebola»
Revue de presse du mercredi 28 août 2019
L’audition de l’ex-ministre de la Santé est à la Une des journaux parus mercredi 28 août à Kinshasa. La presse analyse aussi les défis qui attendent le gouvernement Ilunga.
L’ancien ministre de la Santé a été auditionné ce mardi 27 août 2019 par la Police judiciaire à Kinshasa, rapporte 7Sur7.cd. Oly Ilunga aurait été entendu au sujet de la gestion de fonds publics alloués à son ministère dans le cadre de la lutte contre le virus Ebola qui sévit depuis un peu plus d’un an dans la partie Est de la RDC.
« Il est à la Police judiciaire. C’est pour des raisons d’enquête », a confirmé à Actualite.cd, le général Sylvano Kasongo, chef de la Police à Kinshasa. « Oly Ilunga avait démissionné en juillet de la tête du ministère de la santé. Il s’était notamment opposé au deuxième vaccin dans la lutte contre l’épidémie d’Ebola « par des acteurs qui ont fait preuve d’un manque d’éthique manifeste », avait-il écrit dans sa lettre de démission adressée au président Félix Tshisekedi. Il n’avait pas non plus apprécié le fait que Félix Tshisekedi ait décidé de confier la conduite de la riposte contre l’épidémie d’Ebola à un secrétariat technique dirigé par Dr. Jean-Jacques Muyembe », rappelle le media en ligne.
Le Phare renchérit : « la gestion des fonds décaissés aussi bien par le gouvernement congolais que les partenaires extérieurs, en vue d’éradiquer rapidement cette épidémie, était marquée par un déficit de transparence ».
Pour tirer les choses au clair, le Secrétaire général à la Santé avait saisi, il y a un mois, le Parquet général près la Cour de cassation, par une plainte à charge non seulement du ministre démissionnaire, mais aussi de plusieurs de ses collaborateurs, poursuit le quotidien. Si Oly Ilunga a comparu en homme libre, selon le journal, trois de ses anciens collaborateurs en revanche sont déjà aux arrêts dans le cadre de cette même affaire.
Les défis majeurs
L’autre sujet traité par les journaux de Kinshasa concerne les défis auxquels le gouvernement Ilunga doit faire face. « Gouvernement Ilunga Ilunkamba : vivement un esprit d’équipe », titre Forum des As. Pour réussir le programme du chef de l’Etat, les personnalités nommées devraient se comporter en ministres de la République et non en membres de leurs plateformes ou partis politiques respectifs, estime le quotidien.
Les nouveaux ministres doivent transcender leurs clivages politiques, au profit de l’intérêt national. « Parce que nous parlons du tribalisme, du clientélisme, du régionalisme, du népotisme au sein de l’appareil de l’État, on devrait cette fois-ci et pour toujours, éviter qu’un mandataire public ne puisse puiser dans sa province l’essentiel de ses collaborateurs. Même sans la moindre compétence », a en outre plaidé le tabloïd.
Le Potentiel évoque un autre défi, parlant d’un « cadeau empoisonné de Bruno Tshibala à Ilunga Ilunkamba : 65% des frais de fonctionnement des ministères déjà consommés .» Avec un gouvernement de 66 membres, dont 5 vice-Premiers ministres, 10 ministres d’État, 31 ministres, 3 ministres délégués et 17 vice-ministres, le Premier ministre, « Sylvestre Ilunga Ilunkamba, devra travailler dur pour garantir le fonctionnement de l’Exécutif central. Son prédécesseur, Bruno Tshibala, qui a bénéficié de sept mois de rallonge, a véritablement saigné les caisses de l’État. À fin juillet 2019, le gouvernement Tshibala a déjà consommé 65% du budget de fonctionnement des ministères, ne laissant à Ilunga Ilunkamba qu’une portion congrue, soit 35%, pour les cinq prochains mois », note le journal.
De toutes les façons, «le pouvoir ne sera pas exercé par le gouvernement, mais par Kabila et Tshisekedi», fait remarquer le même quotidien citant le professeur Bob Kabamba. Les deux personnalités « vont diriger ce gouvernement et pour pouvoir le faire, ils devaient éviter la présence de poids lourds en son sein. Les membres du gouvernement sont en fait des collaborateurs de ces deux personnalités : ils vont travailler pour leur leader, plus que dans l’intérêt national de la RDC. On a choisi le plus petit dominateur commun pour permettre que d’une part Félix Tshisekedi puisse exercer son rôle et d’autre part que Kabila puisse garder son influence sur la gestion du pays », indique Bob Kabamba dans une interview au Potentiel.
A propos des priorités du gouvernement, il précise qu’«il y en a beaucoup. Une priorité déjà sur la table, c’est la gratuité de l’enseignement. Le président de la République s’était engagé à la rendre effective à la rentrée scolaire de cette année. Il reste quelques jours pour résoudre cette question. La deuxième, ce sera l’assainissement des finances publiques, puisque le pays est géré depuis plusieurs mois sans gouvernement directement par le président élu. Et puis il y a aussi la crise de la fièvre Ebola et la question sécuritaire à l’Est ».